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JULIE - Partie 01

  • Photo du rédacteur: HIM
    HIM
  • 29 janv. 2019
  • 6 min de lecture



Julie avait 18 ans, et elle en faisait 16. Une frimousse de gamine, une tenue d’adolescente, une taille de guêpe… On avait beau n’avoir que cinq ans de différence, qu’on aurait pu sûrement imaginé dans certaines conditions que je puisse être son père.


J’ai commencé à correspondre avec Julie sur le Network, mais je la connaissais déjà avant cela. Elle habitait à quelques rues de chez moi. Je la croisais régulièrement le dimanche matin lorsqu’elle allait chercher le pain pour ses parents, ou lorsque je prenais le bus le soir après une journée de boulot et qu’elle rentrait du lycée, en tout cas c’est ce que je pensais. On descendait au même arrêt, mais on ne s’est jamais parlé. Pourquoi faire après tout. Je faisais partie de son paysage, et elle du mien. 


Et un soir, seul chez moi pour la quatrième fois consécutive, j’ai fait ce que je ne fais jamais sur le network : j’ai cherché des profils à proximité de chez moi. J’aime contrôler qui peut me trouver ou non sur la toile, et encore plus sur le Network où mes intentions sont des plus explicites. Mais là ça faisait trop longtemps que la faim me tiraillait, il fallait que je trouve quelqu’un dans la même situation que moi, que je trouve vite, et proche. 


J’ai donc changé mes critères de recherche, et les paramètres de confidentialité qui permettent aux gens de voir mon profil s’afficher sous certaines conditions. J’ai cherché des femmes en ligne dans un rayon de 5km, et malheureusement aucun profil ne me parlait. Et là j’ai reçu la notification d’une visite sur mon profil suivie d’une demande de prise de contact. 


C’était Julie. Et merde ! Je savais qu’il ne fallait pas ouvrir mon profil à des gens trop proches de chez moi ! Et dans la panique, j’ai commencé à cogiter. Mais que faisait la petite Julie sur ce site? Je pensais qu’elle était mineure?


Avant d’accepter la demande de contact de la mistinguette, j’ai jeté un œil étonné sur son profil. Julie annonçait qu’elle avait 18 ans, soit l’âge minimum pour être sur le Network. J’avais du mal à y croire. Ensuite, en regardant les différentes descriptions de son profil, ainsi que son album photo, j’étais on ne peut plus surpris de découvrir une jeune femme bien loin de l’image que je m’en étais faite jusqu’ici.

J’avais en tête une adolescente de milieu bourgeois, bien éduquée, plutôt réservée, très obéissante, qui allait à la gym le mercredi après-midi et au cheval le week-end. Un cliché en somme. En réalité, Julie avait elle aussi une facette cachée, un pan entier de sa personnalité qu’elle prenait soin de dissimuler au reste de son entourage. Elle annonçait sur son profil avoir un goût prononcé pour la photo de nu, les plaisirs saphiques et les hentaïs. 


Et en parcourant son album photo constitué en grande majorité de selfies, j’ai eu l’impression de découvrir une autre Julie, car celle que je voyais à travers l’écran plat de mon ordinateur tirait souvent la langue et se prenait en photo systématiquement de haut pour mettre en avant un décolleté serré sur une poitrine étonnement développée par rapport à l’idée que j’en avais.


À ce moment, j’ai été troublé. Cette fille je la connaissais ! Je la voyais chaque semaine, et nous n’avions aucune interaction sociale notable. Mais là, avec l’aide du Network, j’accédais à une montagne d’informations privées en un seul clic. C’est une sensation très étrange que de découvrir le profil de célibataire d’une connaissance, aussi vague soit-elle. On pourrait croire qu’il y a là un côté voyeurisme qui entre en ligne de compte, et sur certains sites j’imagine que c’est le cas; mais comme sur le Network nous sommes avertis lorsque quelqu’un consulte notre profil, personne ne peut espionner en toute impunité. 


Julie savait que je consultais son profil actuellement, et elle savait que sa visite sur le mien m’avait été notifiée. Je ne pouvais pas faire comme si de rien n’était et ignorer ce micro-événement; car j’allais forcément la recroiser bientôt et je ne voulais pas subir de regard en coin ou de messes-basses avec ses copines. En temps normal j’aurais trouvé une manière radicale de mettre un terme à cette situation, mais il y avait un problème : la Faim. J’avais tellement faim de sexe que j’étais prêt à risquer d’entacher ma réputation. Alors j’ai décidé d’accepté sa demande de contact, en faisant attention à la moindre phrase que je pourrais lui sortir.


La jeune femme semblait également sur la défensive. Nous avons commencé à échanger de petites phrases, avançant à tâtons pour ne pas risquer de dire quelque chose qui pourrait être mal interprété. Elle m’a demandé si c’était moi qu’elle voyait de temps en temps dans le bus, j’ai fait mine de réaliser sur le moment qu’il me semblait aussi l’avoir déjà croisée de temps en temps. La tension descendant d’un cran, je me suis permis de lui demander si elle avait bien dix-huit ans, car elle en faisait beaucoup moins. Elle m’a assuré que oui, et a même osé une plaisanterie à base de jailbait. Julie avait beaucoup d’humour, et était bien plus à l’aise que moi. Alors j’ai joué le vieux, le mec sympa mais pas trop au fait des techniques de drague numériques. Je posais des questions auxquelles j’avais déjà les réponses; histoire d’en apprendre plus sur elle. J’évitais de faire des remarques sur ses selfies suggestifs, mais mon besoin de sexe était tellement intense qu’il me fallait tenter quelque chose assez vite, si ce n’était le soir-même, au moins pour le week-end à venir. 


Alors j’ai tenté le coup.


Lorsque Julie m’a demandé ce que je faisais de ma soirée, j’ai dit que j’avais une soirée qui s’était annulée au dernier moment - pour donner l’impression d’être actif socialement - et que je comptais me rabattre sur une pizza et un film au chaud sur mon canapé. Et là, j’ai osé lui proposer de me rejoindre si elle n’avait rien de prévu, mais sur le ton de la plaisanterie. Julie a rigolé et m’a répondu qu’elle n’avait pas le droit de sortir le soir en semaine, mais que ça pourrait être marrant de se faire une soirée popcorn-dvd un week-end. 


Nous avons continué à discuter de tout et de rien, et j’ai commencé à la flatter sur sa silhouette fine et son visage juvénile. Elle m’a avoué préférer la compagnie d’hommes plus âgés, et elle m’a confessé avoir des goûts très affirmés en matière de sexe. J’ai joué l’étonné, moi qui avait déjà parcouru son profil en intégralité, et ma réaction l’a fait rire. 


Julie avait découvert le sexe à 14 ans, une baise molle sous une tente lors d’une fête estivale entre ados boutonneux. Elle avait voulu en découvrir plus; et s’est mise à consulter beaucoup de sites pornos sur l’ordinateur flambant neuf que ses parents lui avaient offert - pour ses études - à son quinzième anniversaire. Elle avait retenté l’expérience deux ou trois fois, mais sans retrouver l’excitation et le déchaînement spectaculaire qu’elle voyait sur internet. Un jour, lors des fêtes de Noël, sa mère l’avait chargée de faire de nombreux achats sur internet en utilisant la carte bleue maternelle. Etant donné la liste importante de commandes à passer, et sachant à quel point sa mère était mauvaise comptable, Julie avait commandé un godemichet Jumbo à son nom. 


Quand elle a vu ma réaction hilare face à cette anecdote, elle est partie chercher le fameux sextoy pour me le montrer. Voir cette queue de plastique de 30cm de long dans sa petite main blanche m’a fait une drôle d’impression. J’ai eu un fou rire. Fière comme tout de faire rire un vieux qu’elle connaissait, Julie a asséné au gland du jumbo un petit coup de langue coquin, puis elle m’a lâché un clin d’oeil des plus explicites. J’ai arrêté de rire.


On s’est souhaité une bonne nuit très peu de temps après, elle m’a envoyé un baiser avant de déconnecter sa webcam. Je suis allé me couché avec une sensation étrange. Que se passerait-il que je vais la recroiser ?


Et cette éventualité s’est produite bien plus tôt que je ne le pensais, le lendemain pour être tout à fait exact. Je rentrais du boulot, elle rentrait de l’école. J’étais déjà dans le bus lorsqu’elle est montée, alors j’ai fait mine d’être perdu dans mon téléphone. 


“Salut!” 


Elle m’avait aperçu, et s’était dépêchée de venir prendre la place à côté de moi. 


“Oh.. Bonjour la petite folle” 


“ça va?!”


Elle m’a claqué la bise sans que j’ai le temps de réagir. 


Nous avons discuté comme si on se connaissait depuis un an, le temps que le bus arrive à notre arrêt. Nous sommes descendus ensemble comme deux amis, continuant notre discussion. Avant de partir de son côté, Julie me dit que si j’étais toujours d’humeur, on pourrait se faire cette fameuse soirée dvd dès ce samedi, car ses parents devaient se rendre au mariage d’un collègue auquel elle avait réussi à échapper. Avant que je puisse dire oui elle me claque un bisou sur la joue.


“De toute façon on s’en parle ce soir ! “


Je n’ai plus aucun souvenir du film que nous avions lancé ce soir-là… 

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